Génération Deeptech : le futur de l'innovation

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Deal Mémo Deeptech : un nouvel outil au service d'une collaboration startups/grandes entreprises réussie

Comment réduire les freins à la contractualisation entre startups deeptech et grands groupes ? En partenariat avec l'INPI et France Industrie, Bpifrance a développé un mémorandum de collaboration, le Deal Mémo Deeptech, pour faciliter les relations entre ces deux acteurs !

deal memo deeptech

En mars 2018, Bpifrance lançait son « Deal Mémo », destiné à faciliter la contractualisation entre grandes entreprises et startups. Trois ans plus tard, c’est une nouvelle version qui voit le jour : le mémorandum de collaboration startups deeptech / grandes entreprises (Deal Mémo Deeptech). Cette nouvelle version sert de cadre aux négociations d’un partenariat ou d’un co-développement entre une startup deeptech et son client. Alors pourquoi une telle déclinaison ? A quels objectifs répond ce nouveau Mémo ? Pourquoi l’utiliser ? Réponses.

Pourquoi un Deal Mémo Deeptech ?

Le constat de départ est simple : les startups et les grandes entreprises appartiennent à des mondes différents, qui collaborent mais ne se connaissent pas – ou peu. Leurs attentes, leurs échelles, leurs cultures sont différentes. Et de ces différences naissent parfois des incompréhensions. Une situation bien connue d’Alain Godot, CEO et fondateur d’Innowtech, pour qui « les différences organisationnelles, temporelles et d’objectifs rendent les projets difficiles à mener. Pour améliorer la conduite de ces projets, il faut clairement définir l’objectif de la collaboration, les termes de propriété intellectuelle et les ressources immatérielles, matérielles et financières. »

C’est précisément pour éviter les déconvenues et préparer les partenaires à travailler efficacement ensemble que le mémorandum de collaboration Deeptech a été conçu. Sorte de « pense-bête », il offre une check-list des points qui doivent faire consensus dans leur relation. Pour Véronique Spannagel, directrice du réseau national à l’INPI, le mémorandum est « un outil qui peut permettre de structurer un premier niveau de dialogue. La trame se veut comme la colonne vertébrale à partir de laquelle il sera possible de construire le projet ». Un point de vue partagé par Jean-Philippe Thierry, directeur Innovation et Industrie du Futur chez France Industrie, pour qui il est « une réponse à la nécessité de partager des bonnes pratiques et un langage commun. Utiliser un tel cadre, c’est un moyen d’éviter les mauvaises surprises dans la collaboration et de maintenir un juste équilibre entre les uns et les autres ».

Confiance et protection : les deux piliers du mémorandum de collaboration startups deeptech / grandes entreprises

En validant en amont un certain nombre de points essentiels, la grande entreprise et la startup peuvent ainsi construire de solides fondations pour leur future collaboration. Jérôme Bourreau, co-fondateur de la startup Anamnese, voit le Mémo comme une sorte de « boussole » qui permet à chacun de « mieux comprendre l’autre, ses problématiques, ses contraintes et sa façon de penser ». Cette visibilité permettra aux partenaires de s’engager avec confiance et sérénité dans la relation. Pour Pascale Ribon, directrice Deeptech de Bpifrance, le Deal Mémo Deeptech permet à chacun « de se poser les bonnes questions au démarrage de la coopération. Avec un tel cadre, la confiance est au rendez-vous et la collaboration démarre sur de bonnes bases ».

Au-delà de la confiance, cet outil répond également au besoin de protection que les startups, comme les grandes entreprises, attendent légitimement, en matière financière ou de propriété intellectuelle par exemple. Un point crucial, notamment pour les startups deeptech qui développent des technologies de pointe. Pour Chloé Leprêtre, Transactions Manager chez Servier, « Les partenariats entre les startups deeptech et les grands groupes présentent des enjeux de propriété intellectuels forts et qui posent des questions importantes – comment se partage le succès ? Qui repart avec quoi en cas de rupture ? Il est essentiel d’y réfléchir ensemble dès le début pour ne pas être bloqués par la suite ».

Un nouvel élan pour la relation entre les startups deeptech et les grandes entreprises

Crédibilité, ressources, expérience, force de frappe, accès facilité aux marchés… les startups ont généralement beaucoup à gagner d’une collaboration avec une grande entreprise. « Les startups deeptech se construisent dans une approche internationale, nécessitant des investissements importants. Il faut en outre qu’elles disposent de compétences expertes, du fait de prises de risques élevées, de contraintes réglementaires complexes et de perspectives de marchés modelées par une proposition de valeur associée à un saut technologique », explique Véronique Spannagel. En retour, les grandes entreprises ont, elles, tout intérêt à faire appel aux startups deeptech pour capitaliser sur leur agilité, leur vitesse, et leur capacité à innover.

Un mouvement gagnant-gagnant largement favorisé par le Deal Mémo Deeptech, qui lève un certain nombre de freins. « Nous attendons de cette démarche qu’elle contribue à la dynamisation des relations entre les startups et les grandes entreprises, qu’elle rassure et invite à s’engager dans les projets communs. Le mémorandum de collaboration startups deeptech / grandes entreprises est une brique du rapprochement des écosystèmes Industrie et Tech », ajoute Jean-Philippe Thierry.

Ces collaborations sont donc promises à un bel avenir. A condition, comme le rappelle Pascale Ribon « d’apprendre à parler le même langage et donc à se faire confiance » mais aussi de « développer la circulation des talents entre grands groupes et startups ».

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